Yes!

Publié le par Ali Boulala


Ou le géant progressif ...

Yes! ... Un nom relativement simple mais faisant une musique compliquée ...

Yes reste à ce jour considéré comme le plus grand groupe de Rock-Progressif depuis l'apparition du style jusqu'à nos jours. Non seulement, leur musique reste relativement complexe mais comme de nombreux groupes de ce genre, elle nous fait voyager; ce mélange subtil entre parties de claviers, de guitares, sur des lignes de basses totalements à l'opposé de ces 2 derniers, le tout couronné avec un chant merveilleux, le chant cristallin de Jon Anderson qui vous travèrse l'esprit ...

Mais attention. Yes, malgré sa complexité musicale a l'avantage de ne pas tombé dans l'excès technique et pioche uniquement dans leur "véritable inspiration", celle qui vient des trippes voyez-vous ...

Pourtant, à l'avance, Yes n'avait presque rien (ou pas grand chose) de progressif. Le groupe se forma en 1968 par Jon Anderson (chant) et Chris Squire (basse) au jeu si particulier qui influencera bon nombre de bassistes les décennies suivantes. Les 2 premiers albums (Yes & Time And A Word) sont plus axés sur le style "Beatles" avec leurs morceaux avoisinant entre 2 et 5 minutes. Mais l'ont sentait déjà que le groupe cherchait sa véritable identité, on sentait une sorte d'inachevé dans leurs fougueux projets musicaux!


(Chris Squire, un des principaux fondateurs de "Yes")

Elle l'a trouva en partie sur le 3ème opus "The Yes Album", période où Steve Howe rejoigna le groupe à la place de Peter Banks. Des morceaux plus longs et plus complexes (au changements brusques et aux schémas unique, aucun titre ne se ressemble, c'est ça la magie du progressif! Yihi!) commencent à apparaître (Yours Is No Disgrace, Perpetual Change) malgré une sonorité proche des 2 premiers albums (I've Seen All Good People)



Et c'est là que vint l'année 1972!!


The Yes Year! Tout d'abord avec un suprenant "Fragile" album à la conception étrange puisque chaque musicien a pu introduire son propre morceau "solo", ces solos mêlés entre de grandes oeuvres qui resteront figées dans la discographie de Yes. Et c'est sur cet album qu'apparaît un de leur plus grand "tube": Roundabout!



Et Oui! Car la force de Yes, c'est de faire une musique compliquée mais qui reste très abordable pour un groupe de ce genre. Les parties vocales entre Anderson, Squire et Howe sont très importantes, elles forment le trio-chorale de cette atmoshpère si spéciale.

Cet album se conclut avec le splendide, le magnifique, le sur-puissant "Heart Of The Sunrise"! Là où le voyage prend fin ... Jon Anderson nous laisse sur le cul, 
cela reste pour moi le meilleur chanteur au monde ...


(Yes période "Fragile" avec Bill Bruford qui partira chez King Crimson)

(J'attends que Yours Is No Disgrace se finisse sur mon lecteur winamp avant de passer à Heart Of The Sunrise pour finaliser la partie de cette chronique voyez-vous ^^)

Ce titre très assez rapide et plutôt technique se différencie nettement par rapport aux autres, une structure étrange (qui me fait bizarrement penser à "Learning To Live" de Dream Theater), qui part, qui s'arrête, qui reprendre, après le chant intervint ... Après on reprendre un peu le thème du début qu'on mélange à toutes les sauces possibles et l'ont finit sur une partie vocale ... (ne trouve plus ces mots) à faire frissoner ...



Mais pour moi, le point culminant de la carrière de Yes arrive en cette fin d'année 1972 ... J'ai nommé le "Close To The Edge", avec un prédécesseur comme Fragile, celui là ne pouvait que être grandiose.

Le morceau titre est considéré comme le plus grand morceau progressif de tous les temps. Rien que ça. 18 minutes de pur bonheur. Coupée en 4 parties, c'est la première fois que Yes dépasse le cap des 11 minutes ce qui en fait d'une véritable oeuvre progressive.

L'aventure commence sur une nappe d'effets animaliers sortis tout droit d'une forêt tropicale ... Une brève intro qui nous annonce la couleur qu'on va se prendre des choses bizarre pleins la gueule pendant 18 minutes. La première partie: "The Solid Time Of Change" est inexplicable, c'est ce qui constitue l'ovni de ce morceau.

Passée cette zone de turbulence, nous entrons dans le choeur du morceau, là où nous commençons à comprendre la structure, à figé le thème, à le comprendre et à le sentir comme si on naviguait dans cette essence si spéciale ...

-----------

Et arrive le refrain ... Qui n'a jamais pu se retenir de chanter durant le refrain?!

"Close To The Edge, Down By The Riveeeerrr!!"

On a envie de monter sur le toit du monde et chanter ça en choeur avec le reste de la planète! Ce qui procure quelques chose de terrible ...

-----------

Petit à petit on avance dans le morceau comme on avancerais dans une barque avec sa pagaie sur une rivière dans une forêt étrange ...

Et là arrive un passage, on entend plus le chant, les instruments se suivent et disparaissent pour laisser au magicien Rick Wakeman d'opéré à sa magie ...

Ses parties de claviers sont étrangement ressemblantes à l'introduction forestière, il nous transporte petit à petit vers d'autres mondes, on dirait une sorte de traversée de la mort, mais une traversée agréable qui apaise ... Nous nous préparons ...

On commence à entendre d'autres voix ... Oui, on les reconnait, ce sont celles de Chris Squire et de Steve Howe, ces phrasés vocaux sont ce que j'ai entendu de plus beau dans ma vie ... Jon Anderson ne tarde pas à se joindre à la douce chorale de ces subtils sons crystalins, on se croirait dans une sorte de souterrain de lumières, où l'on continue notre agréable voyage ...

Et l'on monte de plus en haut, on s'attend à quelque chose de grandissime, on monte toujours, on sent notre esprit atteindre une sorte d'entité étrange ...

Et là on ne peut plus bouger, on reste scotchés devant ce tourbillon infernal de sons d'église...

Jon Anderson refait surface pour nous rassurer, nous sommes toujours là, et ça repart, on a l'impression de nager, on en sait pas dans quoi mais on nage et c'est une sensation très agréable (elle peut être d'autant plus agréable si vous avez fumé un stick avant)

Et la fin de la traversée souterrain approche, les sons organistes laissent place à des sons plus électriques, plus modernes! Et c'est reparti pour une partie instrumentale d'une intensité proche de la partie "The Solid Time Of Change"

Et on est parti pour le final, on approche de la fin, d'une fin majestueuse, c'est comme si tous les éléments du morceaux étaient réunis en une seul partie! La forêt toute entière se met à chanter!! Aaaaaaaaaahhhhhh!!

I GET Upppppp!!! I Get Doooooowwwwwnnnn!!!
I GET Upppppp!!! I Get Dooooooowwwwwnnnn!!!

Aaaaaaaahhhh ...

Et cela fini comme cela a commencé ... La forêt en pleine efervescence qui disaparait de notre vison auditive petit à petit ... Le rêve prend fin mais on en a pris gros en pleine face, ce truc me laissé béa ...

Le reste de l'album se conclut par 2 titres plus courts avec "And You And I", superbe ballade et "Siberian Khatru", un des titres les plus remuants de la discographie de Yes ... C'est bien simple, quand j'écoute ce morceau, je ne peux m'empêcher de sauter partout et de chanter les refrains même au risque de réveiller toutes les personnes qui somnolent chez moi ...

L'année suivant (en 1973), le live "Yessongs" sort principalement composé de titres de la tournée du "Close To The Edge" excepté 2 morceaux issus du "Fragile Tour" avec Bill Bruford à la batterie

En 1974, Yes sort l'album a la pochette d'or, Le "Tales From Topographic Oceans", 4 oeuvres progressives environ 20 minutes chacune, dont "Ritual - Nous Sommes Du Soleil", celle qui m'a semblée la mieux construite.


Et on attaque ce dernier paragraphe avec le dernier album de la grande période prog' de Yes, j'ai nommé "Relayer". Patrick Moraz remplace Rick Wakeman au niveau des claviers et c'est pour moi là, un des plus gros changements.

Car Relayer a une sonorité beaucoup plus "chaude" que le Close To The Edge, des sonorités presques Hawaïennes sur certains passages (nottament sur "To Be Over") Mais la principale oeuvre de cet album est sans aucun doute "The Gates Of Delirium", principal rival de "l'album a la pochette verte", oeuvre basée sur le livre de Leo Tolstoï intitulé "Guerre et Paix".


(Le groupe à son apogée: de gauche à droite: Chris Squire, Jon Anderson, Alan White, Patrick Moraz & Steve Howe)

Mais c'est une oeuvre beaucoup plus bordelique et progressives que "Close To The Edge", une des plus grandes expérimentations du groupe, là où le groupe puisera leurs dernières ressources avant de tomber dans une période de "pseudo-doute".


----------------------------------------

Pour terminer, j'en concluerais que Yes est un groupe terriblement inspiré qui a mis beaucoup de temps a trouver leur véritable identité mais qui s'est toujours démarqué par leur musique ô combien complexe mais terriblement efficace auprès des fans du genre ... ou aux autres!


Ali Boulala - Juillet 2007

Publié dans Chroniques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article